En ce moment je lis ce livre.
Voici un extrait, pages 184-185.
Le désert ne se visite pas, il se vit. Pour les uns, il est parlant. Il raconte des fables de sable. Pour les autres, il est muet, silencieux, indifférent aux états d'âme des personnes qui le foulent. Pour les uns encore, il est retour aux sources. Pour les autres, il est source d'inspiration. Il est littérateur et poète, créatif, inventeur de chimères, pourvoyeur de légendes. Pour les uns, le désert est une seconde naissance. Il les accouche. Pour les autres, le désert n'est qu'un grand cimetière, qui les enterre. Pour les uns, encore, il représente la paix, la pureté, l'absolu. Pour les autres, il est souffrance, péché, enfer. A vrai dire, le désert est un exeptionnel révélateur du caractère humain. [...]
Il inspire les gens les plus simples comme les plus érudits. Il les invite à reconsidérer les idées préconçues, à revoir, à revenir sur leurs préjugés. Tout marcheur du désert effectue, d'erg en erg, un double parcours. D'une part, celui des pieds, qui se compte en kilomètres. De l'autre, celui de l'esprit, plus difficile à évaluer mais que l'on croit plus enrichissant.